office tourisme utile

Les Offices de Tourisme, à quoi cela pourrait bien nous être utile ?

Historiquement le Tourisme s’est organisé au niveau local, par commune ou par site touristique avec les Syndicats d’Initiative. Géré souvent sous la forme d’une association loi 1901 par des bénévoles, ils embauchaient des saisonniers pour la saison touristique.
L’activité économique générée par le tourisme se développant, ces structures ont commencé à embaucher du personnel à l’année, en plus de renforts saisonniers.
La majorité de ces structures se contentant d’être un bureau d’information et de conseil à destination des touristes de passage ou en séjour. Ils éditaient un catalogue avec la liste des hébergements disponibles qui était adressé aux touristes par la poste. Plus une plaquette/carte touristique avec les activités et sites à visiter sur leur zone, distribuée à l’arrivée des touristes.
Mais ça c’était avant.
A cette époque c’était le principal canal de visibilité pour les hébergeurs.
Un autre canal pouvait être de passer des annonces dans la presse ou de participer à des salons…

A l’étage au-dessus nous avons le Comité Départemental du Tourisme (par département) et encore au-dessus le Comité Régional du Tourisme. Sur ce mille feuille nous pourrions en parler des heures.

C’était aussi le temps des centrales de réservation, le touriste consulte un catalogue et téléphone pour réserver.

Petit à petit l’organisation du Tourisme s’est institutionnalisée et ces structures sont devenues des Office de Tourisme avec un classement en catégorie selon leur importance (taille de la structure, nombre de salariés), leurs compétences (multilingue, capacité à créer et gérer des animations/séjour) ou leur activité (vente de séjour, licence agence réceptive pour monter des produits…).

https://www.entreprises.gouv.fr/tourisme/classement-des-offices-tourisme

Plus tard la loi a donné la compétence tourisme aux Communauté de Communes et a obligé à fusionner les différentes structures existantes sur leur territoire, Mais rassurez vous cela n’as pas été sans mal ni résistances car les querelles de clochers entre élus sont bien plus importantes à leurs yeux que le développement économique du territoire grâce au tourisme par exemple.

Donc le tourisme institutionnel est gouverné par les élus, ne perdez jamais ça de vue.

Certes les sociaux-professionnels sont représentés dans ces structures mais au final le pouvoir est entre les mains de ceux qui financent (élus). Quand je dis finance bien sûr, je parle de ceux qui décident d’attribuer une subvention (nos impôts) de fonctionnement ou d’investissement dans le secteur du tourisme. Aujourd’hui sur les grands Office de Tourisme, les cotisations d’adhérents pèsent une part minoritaire du budget des structures.
Vous comprendrez ainsi les grandes campagnes de pub dispendieuses lancées par les grandes structures offrant une visibilité maximum à nos élus : « Vous voyez on passe à la tv ! » assurant ainsi leur réélection ou alimentant leur combat d’égo entre département…
Ces structures font régulièrement appel à des cabinets de consultants et d’experts en tourisme qui vont malheureusement souvent dans le sens du vent et profitent bien du gâteau en croquant du budget.
On ne met jamais en balance avec ces lourds investissements médias ou conseil, une professionnalisation des personnels pour les aider à se former avec les nouveaux métiers du tourisme ou tout simplement l’embauche de gens compétents.
Imaginez avec 600.000€ de budget lâché sur 1 mois + 400.000 l’an d’après ce que l’on pourrait faire en terme de web marketing. Si l’on embauchait une personne compétente cela suffirait à la payer toute sa carrière mais cela est un autre sujet !

Le tournant numérique

Il y a un peu plus de 10 ans une bombe est venue secouer ce paysage figé et endormi : internet.
Les Office de Tourisme ont alors lancé leurs sites web avec plus ou moins de talent mais avec une réelle efficacité au début.
En effet les hébergeurs traditionnels qui vivaient grâce à ce système (présenté un peu plus tôt : catalogue et résa. par téléphone) ont continué à bénéficier du canal de promotion des OT. Rien n’avait changé dans un premier temps mais cela n’allait pas durer. En effet des petits malins et des nouveaux entrants sont arrivés dans le secteur de l’hébergement en ayant complètement intégré à leur business internet et le tourisme 2.0

Rapidement ces acteurs ont supplanté les hébergeurs traditionnels qui étaient restés sur le canal principal de l’OT incapable de prendre ce virage numérique (souvent) ou ayant des oursins dans les poches pour payer quelqu’un qui les aurait aidé (souvent hélas aussi). L’audience des sites web des OT s’étiolant petit à petit par un outil web mal adapté : sites vitrines simples et peu évolutifs, présentation sommaire des hébergements, pas d’affichage des dispo., pas de moteur de recherche multi critères….
On constate toutefois que leur référencement sur Google est souvent bon malgré la piètre qualité de leur site.
Les petits OT ne peuvent pas suivre ce mouvement rapide, cette évolution des comportements de recherche de logement et comportement d’achat des consommateurs. Soit ils n’ont pas les compétences humaines en interne, soit ils n’ont pas les moyens d’investir pour faire évoluer leurs outils web.
Les plus grosses structures évoluent et proposent des sites web conformes aux standards actuels. Toutefois arrivent t-elles à rivaliser avec les Pure-playeurs comme Abritel qui jouent désormais le rôle de catalogue en ligne et séduisent les hébergeurs par leur audience ?

Les petits OT et l’enjeu du regroupement

Nouvelle étape légale dans le maillage du territoire du tourisme institutionnel. L’état demande le regroupement des petites structures. Par exemple sur un département qui compte encore presque 30 Offices de Tourisme il est souhaité un regroupement en moins de 10 structures. Bon je vous passe le combat de coqs entre les différents châtelains du Département , de la com-com, du député etc…
Quel intérêt à ces regroupements ?
La mutualisation des moyens va permettre de former et de spécialiser les personnels sur des tâches qu’ils ne savaient pas faire ou auxquelles ils consacraient quelques minutes. (webmarketing, animation des réseaux sociaux, création de produits….).
Mettre en place des sites portails par destination, dégager des budgets pour des actions de promotion et surtout pour leur budget avoir une taille critique minimale pour accéder aux subventions. Les anciens bureaux des OT resteront des points d’information et une structure centrale gèrera l’ensemble des missions et des moyens mis en commun.
Voilà le projet en cours sur l’ensemble du territoire, affaire à suivre. Gagnerons nous, hébergeurs, quelque chose dans cette histoire, c’est à voir ?
Perso. un OT avec son site web qui fait la promotion de 500 ou 1000 hébergeurs, ça va être coton de sortir du lot pour être visible des clients potentiels.

Les grands OT

Bien avant la réforme évoquée ci-dessus les grands OT ont pris le train en marche. Ils sont souvent passés en statut d’EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial), se sont structurés en embauchant ou formant leur personnel aux nouveaux métiers du tourisme et se sont dotés de sites web complets.
Certains vendent donc en ligne des prestations, des produits touristiques et des hébergements.
Leur budget est principalement constitué de subventions, les professionnels du tourisme sont minoritaires dans les organes de décision.
Ils ont tendance à jouer le rôle des anciennes centrales de réservation qui ont souvent disparues dans beaucoup de département sauf dans les régions ou le Conseil Général avait investit ou sauvé de la noyade des structures touristiques (centre de vacances, village de gite, stations de ski, stations thermales….) et qui a conservé une centrale de réservation pour gérer son patrimoine et proposer ce canal de vente aux prestataires.

Tout ceci est un compte-rendu d’expérience de 10 années de collaboration avec ces structures. A la création de notre premier gîte, pour la première saison sans site web l’OT nous a rempli juillet et aout.
Nous avons bossé ensuite notre marketing et lancé notre premier site web pour augmenter le nombre de clients et élargir la période de location.
Nous avons rencontré des interlocuteurs attentionnés à l’OT mais un peu dépassés par le numérique et le marketing. Spécialisés dans l’accueil et l’orientation des touristes sur le territoire. Nous avons de suite été invité à rejoindre l’équipe bénévole de l’OT et monter des semaines à thèmes, participer à ces fameuses études avec les cabinets d’audits touristiques et les structures territoriales CDT, Pays, CCI, Conseil Général.
Le temps m’a rapidement manqué pour aller plus loin dans ce travail, le dialogue difficile avec ces structures qui travaillent sur des plans d’action pluri-annuels et qui ont du mal à intégrer des initiatives ou à écouter un autre son de cloche.

Notre place d’hébergeur dans cette organisation

Si vous êtes en phase de projet, création ou rénovation, il est important d’aller les rencontrer. L’Office de Tourisme, le CDT, la CCI, les Parcs Naturels Régionaux ou les Parcs Nationaux possèdent selon les régions de compétences déléguées par l’Etat et l’Europe pour attribuer des subventions soumises à conditions : montée en gamme de votre hébergement, label environnement ou tourisme durable….

Participer à l’organisation du tourisme institutionnel c’est faire entendre sa voix, même si c’est difficile. Cela permet aussi de connaître les grandes orientations qui sont données dans votre région, les campagnes de pubs ou les thématiques futures. Ces infos sont utiles pour positionner vos hébergements notamment en référencement : si vous savez 1 an à l’avance que la com’ va être axée sur la pêche en rivière, vous aurez tout le temps de préparer votre site web pour que le pêcheur potentiel le trouve.
Donc au minimum allez aux réunions style Assises du Tourisme ou AG de votre OT vous fournira des infos pour votre future com’ perso.

Adhérer à plusieurs OT qui couvrent toute votre zone ?

Nous l’avons fait au début car 6 OT couvrent notre destination (bientôt 2 après le regroupement). Aujourd’hui nous en avons gardé 3 sur les 5 du début et en 2015 nous passerons à 2. Pourquoi ? Notre site web aujourd’hui est suffisamment apporteur d’affaires et dans nos stats nous éliminons sans vergogne tout ce qui coûte cher par rapport au retour. Nous en gardons 2 car notre destination étant à cheval sur 2 départements, nous souhaitons rester visibles de l’autre côté de la « frontière ».

Comme je l’ai dis précédemment les sites web de ces OT trustaient les premières places sur Google et nous ont aidé au début.
A vous d’examiner si leurs sites web sont bien référencés, si l’ergonomie du site permet de vous afficher rapidement au milieu des autres hébergements, s’il est possible d’utiliser un moteur de recherche muti-critères sur le site qui permet de mettre en valeur vos spécificités (wifi, accueil bébé, animaux admis, écotourisme, hébergement insolite…) Si on peut faire une recherche par date disponible : très utile pour les dernières minutes ou les semaines non louées, annulations.
Faire un bilan de ce que vous propose cet OT en terme de visibilité et en fonction de vos axes de communication pour toucher vos clients habituels.
A moins d’avoir une clientèle de dernière minute importante, fuyez l’offre plaquette papier, affichage dans les OT.

Pourquoi continuer à adhérer à votre OT principal ?

Même si vous êtes persuadé que cela ne vous apportera pas un client de plus, payer sa cotisation est importante pour participer aux débats et montrer que les professionnels du tourisme sont représentés dans le tourisme institutionnels.

  • cela vous permet de participer aux débats et aux projets d’aménagement, de com’ et d’être au courant de ce qui se trame,
  • d’avoir un contact avec le personnel de l’OT qui vous fournira doc, plans, cartes, affiches et programme d’animations,
  • de les inviter à prendre un thé ou un apéro dans votre établissement est aussi utile pour créer une relation et aussi leur permettre de mieux connaître votre hébergement et ses spécificités. S’ils organisent un éductour soyez volontaire,
  • ne pas oublier que l’OT de votre coin renseigne et documente aussi vos clients et leur permet de participer aux animations, visites financées par eux,
  • c’est aujourd’hui le seul moyen de fédérer les professionnels du tourisme face aux élus qui ont pris les commandes. Plus il y a de membres plus la force de proposition ou contestation aura des chances d’être entendue,
  • votre cotisation, même symbolique, abonde leur budget et permet de les aider à monter des projets, des animations….

 Thierry des Gîtes de Pougnadoires


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A Propos Thierry

Propriétaire de « gites en Lozère », Thierry Favier vous fait partager ses humeurs et ses tendances e-touristiques. Il a débuté cette activité d'hébergement avec son épouse en 2003 et a plongé directement dans le web dès le début de cette aventure touristico-immobilière-caussenarde. Hyperconnecté vous dirait Isabelle, il est en état de veille permanent !

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